INTEMPERIES : une approche de bilan

Les précipitations abondantes et d’une rare violence qui se sont abattues sur le Gard au début du mois de septembre n’ont pas épargné la commune. Dés le dimanche 7 en fin de matinée, elles obligeaient les pèlerins du Saint-Sépulcre à trouver refuge sous la halle du Marché. Le nouvel Evêque prenait un contact mouillé avec son diocèse et une cinquantaine de personnes s’abritaient en fin de journée dans la salle des fêtes en attendant que les routes soient ouvertes à la circulation. Devant la montée des eaux de Tave, sagement les habitants du moulin Jean s’installaient à l’étage pour y passer la nuit.

Un instant apaisés, les éléments se déchaînaient à nouveau le lendemain matin . En quelques minutes les routes de Cavillargues et de Tresques étaient coupées ; sortant de son lit, Tave emportait la digue, submergeait le pont, noyait le quartier de la Gare et s’élevait à un niveau jamais atteint de mémoire de Saint-Ponais. Un peu partout les talus gorgés d’eau s’écroulaient, causant de sérieuses inquiétudes aux riverains, notamment dans les quartiers Sous-le-Mas et du Rieu. Dés midi, les eaux commençaient à descendre et le pont de Tave était peu après rendu à la circulation

La hauteur totale d’eau tombée sur le territoire de la commune pendant ces deux journées se situe aux alentours de 360 mm, à comparer à la moyenne de précipitations annuelles de 802 mm établie sur les cinquante dernières années.

            Rapidement Saint-Pons a réagi. D’abord au niveau des propriétaires sinistrés qui se sont lancés avec détermination et sans attendre dans les opérations de sauvetage et de nettoyage.

La Mairie quant à elle est intervenue dans l’immédiat en trois endroits avec un moyen de pompage ; Un tracto-pelle a été engagé sous réquisition pour des travaux au profit des particuliers et pour assurer dans les meilleurs délais le rétablissement des chemins communaux. Individuellement ou dans le cadre de diverses associations, des habitants volontaires sont venus spontanément prêter main forte pour réparer les dégâts. Trois jours après le déluge, la majeure partie des opérations de première nécessité était terminée et les vendanges pouvaient commencer.

            Malgré l’importance des dommages subis , toujours difficilement supportables au niveau individuel, le village doit à sa situation géographique d’avoir relativement peu souffert : aucun accident de personnes n’est à déplorer, la distribution d’eau potable n’a jamais été interrompue, l’électricité n’a été coupée que quelques heures, les vignes ont été vendangées . En revanche les liaisons téléphoniques ont été perturbées pendant plusieurs jours .

- Les dégâts les plus importants touchent évidemment les cinq maisons d’habitation des  bords de Tave envahies par les eaux.

Mais au total, c’est 22 dossiers de déclaration de sinistres qui ont été déposés en mairie. Il appartient maintenant aux assurances de se prononcer.

- Le volume des travaux de déblaiement effectués sur réquisition de la mairie s’élève à 110 heures pour une facture atteignant 4400 €.

- Globalement la commune a été déclarée sinistrée à 80%. 17 dossiers de pertes de récoltes ont été présentés par les exploitants.

- Les chemins communaux ont tous été gravement endommagés. Le devis des réparations s’élève à 233 000 €. Malgré les indemnités et subventions annoncées, la facture restera lourde pour la commune. Les travaux devront s’étaler sur plusieurs années et certaines opérations programmées avant la catastrophe risquent d’être remises en cause.

Au delà des chiffres, reste l’aspect moral. A cet égard, il faut oublier l’indifférence et le comportement stérile d’une minorité. La mémoire collective retiendra avec respect la dignité exemplaire des sinistrés les plus touchés, l'élan de solidarité qui s’est exprimé sous toutes les formes et la générosité dont ont fait preuve individuellement les Saint-Ponais, souvent dans la plus grande discrétion.

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